Mildiou du tournesol : dérogation de 120 jours pour Scenic Gold

« La dérogation attribuée par le ministère de l’agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt le 12 novembre permettra les semis de tournesol avec Scenic Gold du 1er mars au 29 juin 2025 », indique Terres Inovia dans un communiqué.

L’institut technique précise : « Scenic Gold est un fongicide pour traitement de semences de la société Bayer CropScience à base de fluopicolide (pyridinylmethyl-benzamides groupe Frac 43) à 200 g/l et de fluoxastrobine (strobilurine – groupe Frac 11) à 150 g/l. Les deux substances sont efficaces contre le mildiou du tournesol comme le montrent nos essais ». « Scenic Gold a également une action contre la fonte de semis (fusarium, pythium, botrytis), ce qui peut être une alternative à Celest ».

Plusieurs leviers à mobiliser dans la lutte contre le mildiou

Pour rappel, la lutte contre le mildiou du tournesol est « une lutte intégrée dans laquelle la gestion agronomique tient toute sa place », avec notamment une fréquence de rotation supérieure à un an sur deux fortement conseillée et une attention à porter aussi sur la gestion de l’interculture.

« Le levier génétique est également important, cependant l’offre variétale n’est pas toujours suffisante. C’est aujourd’hui le cas, par exemple pour certaines variétés, de la lutte contre la race de mildiou 714 lorsque la résistance variétale ne repose que sur un seul gène et quand il n’est pas contourné », note Terres Inovia.

« Dans ces situations, un traitement de semences efficace contre le mildou est alors fortement conseillé. »

« Depuis 2021, le traitement de semences Lumisena/Plenaris (oxathiapiproline) remplit cette fonction. Il fut d’abord associé à Apron XL (retrait usage plein champs en 2021) puis à Ressivi, deux autres modes d’action efficace contre le mildiou. L’association de deux modes d’action différents est en effet le principe élémentaire d’une lutte fongicide durable contre ce type de maladie et la résistance du mildiou au métalaxyl-M (Apron XL) est un exemple aujourd’hui bien connu. Elle a émergé quelques années seulement après sa première utilisation. »

« Lumisena/Plenaris est potentiellement concerné par un tel risque car son mode d’action est également unisite (oxathiapiproline groupe Frac 49). Si la lutte dans la parcelle ne se fait que par ce traitement de semences de façon successive, on sélectionne cette résistance qui se généralise ensuite. Elle n’a pas encore été identifiée en tournesol, mais elle l’est aujourd’hui sur vigne et pomme de terre. Le risque est donc important », estime l’institut technique.